Édito- Entre invisibilisation et héroïsation : quand l’ordinaire devient un privilège
Salut les cool kids !
Cette semaine, j’ai envie de faire les choses un peu différemment. Plutôt que de vous inonder de conseils pratiques sur la représentation des handi-kids et de leurs familles – des sujets essentiels, mais parfois redondants –, je préfère prendre un pas de côté.
J’aimerais vous partager, en avant-première, certains de mes éditos. Des textes où je pose mes réflexions sur une thématique précise, avec l’espoir qu’ils éveillent des consciences et fassent bouger les regards. Parce qu’au-delà des bonnes pratiques, ce sont les histoires, les mots et les idées qui façonnent les représentations.
Promis, ils seront toujours courts et rapides à lire ! J’espère que ça vous parlera.
Bonne semaine,
Pauline.
On les admire, on les applaudit, on les élève en symboles de courage.
Ou bien on les plaint, on les infantilise, on détourne le regard.
Mais pourquoi est-ce si difficile de simplement les voir comme des enfants ?
Pourquoi faudrait-il être un héros pour avoir le droit d’exister dans une cour d’école ?
Pourquoi faudrait-il être une source d’inspiration pour qu’on daigne vous inclure ?
Pourquoi faudrait-il se battre pour accéder aux choses les plus banales : une classe, un bus, un club de sport ?
Et pourtant…
Ils rient.
Ils pleurent.
Ils aiment et détestent.
Bref, ils sont ordinaires.
Et c’est bien ça qui dérange.
Parce qu’admettre qu’ils sont ordinaires, c’est admettre que c’est nous qui ne le sommes pas.
Que c’est nous qui avons inventé des cases où ils ne rentrent pas.
Que c’est nous qui avons dressé les barrières et feignons de ne pas les voir.
Alors, et si on arrêtait de projeter sur eux tout ce qu’on veut qu’ils soient ?
Si on cessait d’exiger d’eux plus de force, plus de patience, plus d’adaptabilité que n’importe quel autre enfant ?
Si, pour une fois, au lieu de leur refuser l’ordinaire, on leur donnait juste le droit d’être des mômes ?
Rien d’exceptionnel. Juste normaux.
Et si c’était ça, la vraie révolution ?
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